1 mois. Pourquoi avais-je attendu jusque-là? Pour espérer qu'à la dernière minute je changerais d'avis? Non, je savais très bien qu'au contraire, j'allais attendre impatiemment ce trente et unième jour. Celui où, je m'étais dit que je pourrais retourner la voir. Pourquoi d'ailleurs? Pour rouvrir ce trou béant qui remplaçait à présent mon mes sentiments? Pour me venger? Non, mais me venger de quoi au juste... Du fait qu'elle m'ait quitté? Après ces mois, ces années passées ensemble...J'avais cru cela possible. Je m'étais laissé aller, sans penser aux conséquences. En fait, je m'étais bien fichu des conséquences liées aux problèmes Sith/Jedi. J'aurais pu être qualifié de traître, je crois qu'à ce moment je m'en serais foutu également. Pourtant ce n'était pas allé jusque-là. Tout était parfait. Ou presque. Si l'on ne parlait pas de deux côtés opposés auxquelles nous appartenions, nous filions le parfait amour, si je puis m'exprimer ainsi. Sauf que ce sujet revenait trop souvent sur la détente. Jusqu'à exploser complètement. C'était ça, la chose dont je ne m'étais pas méfié. Dont je n'avais pas réfléchi aux conséquences. Vous savez quoi? Je m'étais déjà fait laisser par des filles avant, et à chaque fois, je prenais cela en riant, en pensant qu'il y avait bien d'autres personnes de gents féminines sur les planètes, n'attendant que je les rencontre. Sauf que cette fois... C'était différent. Je veux dire, je ne m'étais jamais rendu compte que je n'avais jamais été réellement amoureux avec ces filles. Pas avant Hayley. Avant, tout était physique, des rires, des baisers, mais elle... Certes je m'y étais donné corps, mais surtout âme. Sans hésiter. Sans penser à de futures potentielles décisions qu'elle pourrait prendre. Je lui faisais entièrement confiance. Complètement. Mais pas elle apparemment. M'avait-elle seulement aimé un peu? M'avait-elle déjà embrassé sans penser qu'elle se donnait à un Sith? La pensée que j'étais également -et simplement- un homme lui avait-elle déjà frôlé l'esprit? Je savais bien que oui. Sauf que je ne cessais de me tourmenter de la sorte. Parce que pour moi, plus rien n'avait d'importance, plus rien n'était vrai. J'avais l'impression de flotter dans un monde et d'être simplement spectateur de ce qui se passait. D'être le spectateur de ces sabres rouges fendant l'air pour couper net la tête de ces humains. Ou celui qui regarde une femme qui se contorsionne alors qu'on la torture. Je n'étais qu'une partie de moi-même, je ne ressentais plus rien. Plus rien sauf... du vide. Un manque. Je m'étais habitué à elle. Je m'étais habitué à penser à son sourire, à son rire, à son corps, à ses futures paroles, au fait que j'allais aller discrètement dans sa chambre après mon entraînement. C'était rendu un automatisme pour ma tête. Sauf qu'elle n'était plus là. Je devais m'empêcher de penser à elle. Car cela faisait trop mal de savoir qu'elle ne m'appartenait plus. Parce que moi, j'avais toujours l'impression de lui appartenir. Elle tenait en sa possession mes sentiments les plus doux, les plus beaux. Il ne me restait que la noirceur qui assombrissait considérablement tout ce que je voyais, tout ce que je pensais, s'il m'arrivait de penser de temps à autre. J'avais toujours pensé que ma place était du côté obscur de la Force. Maintenant, je ne le pensais plus. Ce n'était plus un choix, une question ou une option. Tout ce qui restait de moi, ces bribes de mon être étaient plongées en plein cœur du mal. Ce reste lui appartenait, comme l'autre partie de moi avait appartenu à cette Padawan. Vous savez quelle était sa raison pour me quitter? Elle ne voulait pas sortir avec un assassin. Un assassin. Une personne qui tue pour une raison n'est pas un assassin. Mais elle semblait le considérer comme tel. Elle n'avait pas l'air de comprendre que les Jedis, au même titre que les Siths, étaient des assassins à leur manière. Qu'eux également, tuaient dans leurs intérêts. La seule divergence était que nous étions les forts et eux les faibles. Nous tuions pour des causes puissantes, ils tuaient pour se défendre. Il aurait été inutile de lui mentionner cependant, car j'avais lu dans ses yeux, à ce moment fatidique, que sa décision était irrévocable. Qu'elle y avait pensé longtemps. Et de toute manière, nous n'avions jamais eu la même façon de voir pour ce genre de chose. Alors lorsqu'elle m'avait dit cela, je me souviens de m'être simplement figé sur place. Mon regard était devenu neutre, et cette carapace dont je me débarrassais habituellement lorsque j'étais aux côtés de Hayley, était revenue en force. J'avais alors tourné les talons sans rien dire. Anéanti, détruit. Mais cela, je ne voulais pas qu'elle le voie. J'essayais de me convaincre qu'elle n'était pas digne de me voir dans cet état. Mais ce n'était que mon orgueil. Vous savez, il y a plusieurs trucs pour passer par dessus une peine d'amour, mais je vous avouerais qu'aucun n'est bon. Seul le temps est un remède, et encore, il laisse des traces derrière lui. Sur le coup, j'essayais les autres méthodes. La première qui m'ait effleuré, c'était tenter de l'oublier. Il ne m'a pas fallu deux jours que j'abandonnai cette technique. La deuxième, celle qui a duré plus longtemps, et que je tentais toujours d'instaurer, c'était la haine. Celle de se mettre à haïr la personne jadis aimée. Je m'y appliquai, borné. Lui cherchant des défauts pourtant plutôt aisés à trouver, me moquer d'elle intérieurement... Cela restait néanmoins un bouclier, une coquille. Oui, elle avait des défauts, mais elle n'était pas facilement haïssable à cause de ceux-ci pour autant. Parce que moi, ce que j'avais aimé d'elle, ce n'était seulement ses qualités, mais tout son être en entier. Je ne pouvais me résoudre à changer mes sentiments face à une seule partie d'elle, car je ne l'avais jamais considéré de manière séparée. Elle était Hayley. Pas Hayley-peste et Hayley-gentille. Alors bien que je tentais désespérément de la détester, je n'y arrivais pas.
Et enfin, il y a la troisième méthode. La plus stupide, elle que tout le monde trouve soulante, celle qui est adoptée par les idiots désespérés de la société. Je crois que je rentre dans cette catégorie là. Cette méthode, c'est celle de retourner voir la personne. Pour s'expliquer, pour peut-être changer la situation. Elle ne marche presque jamais. Pour moi, je savais qu'elle ne marcherait pas. Alors pourquoi, pourquoi je me bornais à vouloir la tenter? C'était un suicide, je le savais. Tout ce que je refoulais depuis un mois allait sortir, je le savais. Je savais que j'allais craquer, je savais qu'elle me rejetterait à nouveau, c'était simplement certain, irréfutable. Et j'y retournais quand même. Me jeter dans la gueule du loup, me suicider quoi. Tenais-je encore à la vie? Je crois que c'est une question sur laquelle il faudrait que je m'attarde longtemps pour réfuter le « non » qui me venait immédiatement à l'esprit.

Je pris un vaisseau et parti de l'Étoile Noire. Sans penser à rien. Si ma conscience me rattrapait, je ferais demi-tour et rentrerait sans aller commettre la stupidité que je m’apprêtai à faire. Ma conscience ne me rattrapa pas. J'allais sur Coruscant. Retrouver Hayley. Faire la pire gaffe de ma vie.
Je posai le vaisseau dans un endroit sombre et lugubre que l'utilisais fréquemment à ce genre de fins. Me levant du siège de conducteur, je m'arrêtai un instant, croisant mon reflet dans la vitre. En un mois, j'avais changé. Mes yeux jadis vifs avaient perdu de leur éclat, teinté d'un noir désespoir agrémenter d'une touche sombre de colère. Bordés par des cernes. Si j'avais eu un teint plus pâle, celles-ci auraient été bleutées, mais à l'instant elles tournaient beaucoup plus vers le noir. J'avais l'air un peu plus vieux aussi. Moins innocent. En fait, j'avais l'air plus..Sith. Vêtu d'une cape noir ébène et d'une capuche que je rabattis sur ma tête et mes cheveux ébouriffés, je sortis du vaisseau. Vérifiant que mes deux sabres-laser étaient bels et bien en place dans leurs fourreaux, je m'engouffrai dans Coruscant. Il me faudrait quelques minutes pour atteindre le Temple Jedi. C'était sécurisé, mais...pour quelqu'un comme moi, qui avais fréquenté ce lieu pendant un bon bout de temps, je savais où étaient les brèches. Et lorsqu'on a la Force comme allié, on peut faire bien des choses que de simples gardes ignorent. Comme sauter par-dessus un mur par exemple. J'allais passer par le jardin en arrière. Rares étaient les Jedis qui avaient du temps pour venir se prélasser dans ce genre d'endroit, même si les fleurs aux couleurs flamboyantes rendaient la place un peu enchanteresse. Si c'était comme dans mes souvenirs, il y avait même des chaises où s’asseoir. Mais bon, il n'y avait jamais personne alors je ne pense pas qu'elles aient servi très souvent. Bref, usant de la force, je sondai aux alentours, m'assurant que je n'allais pas me faire voir par un de ces patrouilleurs. Eh bien non, le dernier était passé quelques minutes auparavant et marchait dans la direction opposée d'où je me trouvais. Personne aux alentours. Bondissant par-dessus la muraille, j'atterris avec douceur sur le sol. Jusque-là, tout allait bien. Je ne m'étais pas fait prendre. Des éclats de voix résonnèrent à mes oreilles. Vif comme l'éclair, je camouflai mon aura de Sith puis bondit vers le haut, me perchant sur le rebord d'une fenêtre. Si ces personnes ne regardaient pas vers le haut, j'allais m'en tirer...s'ils le faisaient par contre, je ne garantis pas qu'eux allaient en sortir indemnes. Certes, il serait plus simple de les tuer tout simplement, mais je n'étais pas venu pour une mission si rustique...sauf que...Un instant, je reconnaissais cette voix! Je l'aurais reconnu entre mille. C'est peu dire, un million. C'était Hayley. Elle que je cherchais. Celle pour qui j'étais venu. Celle pour qui je ferais n'importe quoi. Je percevais le malaise dans sa voix, l'hésitation, et mon poing se serra sur un de mes sabres. Pas question que qui qu'onc l'embête, surtout si j'étais dans les parages. Elle ne m'aimait plus. Elle ne s'intéressait plus du tout à moi, mais moi... je ne voulais pas l'abandonner. Même si cela faisait plusieurs mois qu'elle m'avait quitté, je n'arrivais pas à l'oublier. Je ne pouvais pas attendre cette voix sans tressaillir, sans vouloir être à ses côtés. Puis je la vue. Elle. Entendre c'est une chose. Entendre c'est imaginer la scène sans savoir. Mais voir, tout devient réel. Elle était là. Ça faisait mal. Étonnement moins que je l'avais imaginer. Sauf que je suis parvenu à sourire. Une première depuis longtemps. Je souriais parce que la voir faisait renaître en moi cette chaleur ardente, faisait rebattre mon cœur mort depuis longtemps. Cela ne dura qu'une fraction de seconde et je me recroquevillais dans ma coquille. Ce n'était plus comme avant. Je n'allais pas m'avancer vers elle un grand sourire au visage. Elle ne se retournerait pas vers moi pour m'enlacer. Je ne poserais pas mes lèvres sur les siennes tendrement, elle ne me chuchoterait pas à l'oreille que je lui avais manqué. Tout ça, c'était du passé. Une chose révolue à jamais. Les meilleurs moments de ma vie enterrés huit pieds sous terre, pour ne pas dire cent. Les choses avaient changé. C'est pourquoi je ne bougeai pas. Il y avait autre chose aussi. Un autre homme. Grand. Il était plus âgé qu'elle, mais c'était raisonnable. Un conseiller, un ami? Si ce n'était que ça, j'aurais presque pu laisser passer. Sauf que ce n'était pas que ça. Je sentis la colère m'envahir, en partant de mon cœur pour aller jusqu'aux extrémités de mon être. Ce n'était pas une colère habituelle, car je suis toujours en colère. Non, c'était une rancœur sale mêlée à de la jalousie malsaine. Car vous savez quoi, cette créature, ce partisan des Jedis, sans en être un, la séduisait. Ni plus ni moins. Il se pencha vers elle. Mes jointures blanchirent sur mon sabre laser tellement je le serrai fort. Si elle se laissait embrasser par cette vermine c'est qu'elle avait vraiment chang-...Non. Elle le repoussa. J'étais soulagé. Soulagé, mais...déçu en même temps, même si je n'osais me l'avouer. Au fond de moi, une minuscule partie avait souhaité qu'elle se laisse embrasser. Une minuscule. Car cela m'aurait donné une raison de la mépriser, une raison de l'oublier. Mais elle n'avait pas changé. Alors j'étais obligé de continuer à m'attacher à elle. Comme un boulet à son pied. Ah non! Mauvaise métaphore. Si j'avais été un boulet à son pied, j'aurais encore, en quelque sorte, une influence dans sa vie. Maintenant je n'étais rien. J'étais la fourmi sous ses pieds, qu'elle piétine à chaque pas, sans cesse. La fourmi qui continue d'avancer parce qu'elle est trop stupide pour se raisonner. C'est dégradant se comparer à une fourmi. C'est encore pire lorsque tu réalises qu'en plus, ce n'est pas une blague. Mais je survivais au choc. Enfin, si on pouvait encore me considérer comme vivant. J'étais là, à regarder la scène de haut, aucune émotion sur le visage. Une certitude brûlait en moi. Ce mec, qui qu'il soit, allait mourir. Cela n'allait pas assouvir ma colère. Ni ma jalousie. Mais il allait crever, et d'une certaine manière, ça allait me faire du bien.

Hayley partit. Moi, je restai là. J'observais l'homme qui se mordait la lèvre inférieure d'un air contrarié. Un air arrogant s'établit sur mon visage. Cette créature pittoresque ne se rendait pas compte que c'était la dernière qu'il voyait le visage de cet ange. Que cette bêtise était la seule chose dont Hayley se souviendrait après sa mort. Qu'il allait mourir sans avoir eu la chance de vivre l'amour, sans avoir eu la chance d'avouer pleinement ses sentiments à la fille qu'il aimait, sans avoir accompli pleinement ce qu'il voulait faire. Il allait mourir misérable. Et cette pensée m'amusait au plus haut point. Enfin quelqu'un qui serait plus pitoyable que le pauvre Sith perdu que j'étais. Je sautai par terre sans bruit. La Force était avec moi. Grâce à cela, cet humain ne se rendrait jamais compte de ce qui lui arrivait. Marchant derrière lui, sans un bruit, je m'approchai jusqu'à pouvoir lui dire quelque chose en murmurant, et qu'il entende quand même.

-Elle ne t'aimera jamais.

Un murmure doucereux, amusé et un brin psychopathe, je l'avoue. Il se retourna, le visage déformé par la surprise. Au fond de ses yeux luisaient la tristesse et la détresse d'un être abandonné. Puis plus rien. Un vide total. Sa tête roula sur le sol, tandis que son corps s'affaissait sans plus de grâce sur le sol. Un truc que je reproche à la technologie des cristaux, c'est qu'il n'y a pas de sang lors d'un meurtre. Les armes tranchantes sont plus intéressantes de ce côté là. Bah, je n'allais pas m'en formaliser. Le faux sourire que j'avais eu se mut en mon air neutre normal, tandis que mes yeux reprenaient leur froideur habituelle. Sans un regard pour celui dont je venais d'abréger la vie, je poursuivis mon chemin. Je n'aurais probablement pas le temps de rattraper la Padawan. Autant aller directement à l'appartement de Kenobi. Il était probablement absent. Aucun Jedi digne de ce nom ne passe son temps à l'endroit où il habite. Certes, il ne faut pas tant de dignité pour être un Jedi, mais il faut la pensée idiote de toujours avoir quelque chose à faire pour régler les problèmes des autres. Et ça n'implique pas le fait de rester sur son cul chez soi. Bref, ce fut pour cette raison que je montai jusqu'à l'appartement de Kenobi. Les murs étaient lisses et quasiment impossibles à grimper. Je puisai dans l'obscurité de la Force pour me donner le pouvoir. Le pouvoir de me rendre où je voulais. Invoquant toute la haine qui m'habitait, je me mis à sauter sur les parois de l'immeuble à la verticale. Je me servais de la Force pour me retenir, pour faire adhérer mes pieds aux murs, et bien entendu, pour me propulser vers l'avant. Cela fonctionna merveilleusement bien. Les dents serrées, je ne pensais plus. Je ne savais pas ce que j'allais faire une fois devant Hayley. Ni ce que j'allais dire. Mais je suppose que tout viendrait en la voyant...jamais je n'aurais cru avoir si raison.

Je m'arrêtai sur le rebord de la fenêtre, regardant à l'intérieur. Je ne sais pas si on peut qualifier cela de choc. Un choc est un bouleversement de l'être. Je n'étais pas bouleversé. J'étais plus que cela. Je ne peux l'expliquer par des mots, car la chose est trop profonde. C'est un peu comme l'amour, mais du côté négatif. Je ne me sentais pas trahi, car elle n'était plus avec moi. Je ne me sentais pas triste parce qu'elle embrassait Obi-Wan Kenobi à pleine bouche. J'étais en colère. Mais pitié, n'allait pas imaginer cette petite émotion que vous ressentez lorsque votre frère ou votre sœur vous pique un chewing-gum. Même pas l'émotion ressentie de lorsque votre mari ou votre femme vous trompe. Car cela c'est différent. Ce n'est pas le désespoir, l'immensité de la chose que je ressentais. J'avais l'impression que j'allais exploser. Elle. Avec son maître. Ce chien sale. Cette bête immonde. Qui ne l'aime pas. Qui se sert d'elle comme esclave. Elle. Elle qui agit comme une putain. Qui avait toujours léché les bottes de cet incompétent, même lorsqu'elle était en couple avec moi. Elle à qui je ne pourrai jamais pardonner. Je ne me disais même pas que je l'avais cherché. Non. Rien. J'avais envie de hurler. Mais aucun son ne sortait de ma bouche. La vitre de la fenêtre explosa littéralement sans que j'ai à penser à quoi que ce soit. Les millions d'éclats se répandirent sur le sol et la fille et son truc se retournèrent vers moi. Elle se leva précipitamment, comme prise sur le fait. Mais elle restait près de ce vieux sur lequel elle était assise une seconde auparavant.

-Alors là, je m'attendais à tout sauf à ça. Je savais que tu lui léchais le cul perpétuellement, comme un chien, mais de là à devenir une véritable chienne, c'est plus fort un peu. T'es allé chercher dans le top de ta bande débile, non? C'est pour des avantages sociaux? Pour l'argent? Ça peut pas être pour le sexe, à son âge, ça ne doit plus bouger très bien, franchement. Ah...à moins que ce soit pour augmenter de grade? Une pipe ou deux par là, de la baise à répétition et tu vas devenir Chevalier Jedi? C'est ça votre rite de passage?!? Et bein il a dû aimer ça ton vieux avec son maître! Et après vous trouvez que les méthodes des Siths sont inappropriées, HA, c'est la meilleure. Chez nous on est des assassins, chez vous, des pédophiles, c'est mieux voyons! Hein tu trouves ça mieux Hay? Tu trouves que c'est pas mal plus classe de faire « l'amour » avec ça qu'avec moi? Parce que voyoooons, chez nous, on apprend à devenir des tueurs sanguinaires, c'est ta conviction ça hein? Ce que tu comprends pas, c'est que toi t'es devenu une pute à force traîner avec ces chiens. Il te fait faire tout ce que tu veux et toi tu lui obéis. Si c'est pas déjà fait, il va installer un poteau vu que tu sembles tenir tellement à cœur ton rôle de pétasse. J'vais bien rire si tu deviens Chevalier Jedi. Rêve pas, ce sera pas à cause de tes compétences en matière de Padawan. Juste que tu vas avoir appris à bien tenir le « sabre » de Kenobi, bien que je doute qu'il se tienne droit très longtemps. T'as fait une erreur Hayley Zartan. T'es devenue trop conne. L'influence des fréquentations récentes j'imagine. Peut-être que je devrais te tuer, ça t'épargnerait la souffrance de te savoir manipulé, ça t'empêcherait de devenir comme moi. Ou je pourrais te laisser vivante. Pour que tu souffres. Sauf qu'idiot comme je suis, crétin de la pire espèce, j'ai pas envie que tu ais mal. Alors j'vais tuer l'autre. Et il va me tuer en retour. Tu t'en remettras aisément, t'inquiète.

Vulgaire, méchant, jamais je n'avais parlé comme cela à Hayley. Je ne le regrettais pas. Du moins, pas encore. Je ne pensais tout simplement pas, depuis que j'étais arrivé dans l'appartement. Ma tête était vide de choses cohérentes. Seules restaient des images du passées. Amour. Joie. Et les images du présent. Souffrance. Haine. Elles se percutaient violemment entre elles, créant des tourbillons d’incompréhension, de sentiments controversés. Je fis un pas vers ces deux êtres. Inutile de mentionner que l'aura obscure que je dégageais n'était plus du tout dissimulée. J'accélérai, et les vases présents se fracassèrent contre les murs. Le côté de la Force qui m'habitait se nourrissait de me haine, de mon désespoir pour tout faire voler en éclats. Jamais je ne m'étais senti ainsi. Je sentais le pouvoir de ma désespérance. Poussé par l'adrénaline qui coulait à flot avec la Force, je sortis mes deux sabres rougeoyants et fonçait sur Obi-wan Kenobi. Adieu. À qui pourrais-je dire adieu? Je n'ai de lien avec personne. J'allais mourir seul. J'avais toujours été seul. Depuis que ma mère m'avait abandonné à ma tante, en continuant au temple Jedi où je n'écoutais personne, pour poursuivre avec la troupe que les survivants de l'ordre 66 avaient formée sur Tatooine, jusqu'au jour où j'étais parti. Me revinrent en tête les personnes que j'avais tuées. Je ne saurais tous les compter. Même avant d'être Sith, je tuais. Seul, je tuais. Chasseur de primes; je tuais. Maintenant c'est rendu ma vie. Tout était toujours pareil. Tuer et vivre seul. Tout finit toujours de la même manière. La solitude sera ma dernière compagne, elle avec qui j'avais partagé tant de nuit. À la lueur des sabres rouges, je verrai s'éteindre la triste histoire qu'avais été ma vie. Celle que je ne pouvais recommencer, celle que j'avais ratée.